Théâtre : Memories of Sarajevo & Dans les Ruines d’Athènes

Représentation : Dimanche 4 mars 2018 à 14h30, à la MC2 Grenoble

         Les deux pièces, issues de la tétralogie Europe mon amour du Birgit Ensemble, traitent l’une après l’autre de deux instants historiques européens marquants de la fin du XXème et du début du XXIème siècle. Chacune joue sur la juxtaposition et l’alternance de deux points de vue : celui des grandes instances internationales, et celui de la réalité vécue par les citoyens européens qui subissent directement les crises présentées.

    Memories of Sarajevo, est un délice historique et fictif, apportant au spectateur un cours d’histoire passionnant sur la fin de la Yougoslavie et la naissante et fragile Bosnie-Herzégovine. La belle Sarajevo, ses différents peuples et leurs représentants qui s’aiment ou se déchirent, sont soulignés par une mise en scène fluide et l’enchaînement progressif et captivant de l’intrigue.

 

Les signataires du traité de Maastricht, réunis pour donner gloire à l’Union Européenne, à l’aube des longues années de guerre en Bosnie-Herzégovine.

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Photo : Christophe Raynaud de Lage/Festival d’Avignon

 

   Dans les ruines d’Athènes, on assiste à la juxtaposition entre la gestion de la crise financière grecque par les institutions internationales et la nouvelle téléréalité, dans laquelle chaque candidat peut voir sa dette personnelle remboursée. Et si, au début, les deux mondes sont biens séparés, ils finissent par se fondre jusqu’à ce que le spectateur ne distingue plus l’un de l’autre. Cette fin longue et progressive, plus lyrique et philosophique, a tendance à perdre le spectateur qui n’a plus de repères.

 

Europe meurtrie. Personnage métaphorique et lyrique qui parcourt le dyptique et vient hanter les politiciens et aider ceux qui souffrent.

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Photo : Le Grand T

 

    Malgrés ce bémole final, ce dyptique reste une fabuleuse satire des grandes  instances internationales, de leurs décisions et de leur rapport au monde, complètement déconnectés de la réalité et des conséquences que leurs décisions peuvent avoir en pratique. La participation du public permet de retenir efficacement l’attention dès les premières minutes, et de récupérer les spectateurs égarés en route à la fin. Les procédés scénographiques, bien qu’un peu classiques, soulignent avec pertinence le message engagé que nous donne à voir la belle vingtaine de jeunes comédiens qui évoluent sur la scène.

 

Écrit en avril 2018
Publié au lendemain des élections européenne en mai 2019

 

Conception & mise en scène  : Julie Bertin et Jade Herbulot (Le Birgit Ensemble)
Joué par : Elissa Alloula, Eléonore Arnaud, Pauline Deshons, Pierre Duprat, Antonin Fadinard, Anna Fournier, Lazare Herson-Macarel, Timothée Lepeltier, Élise Lhomeau, Estelle Meyer, Morgane Nairaud, Loïc Riewer, Makita Samba, Marie Sambourg
Musiciens : Marc-Antoine Perrio (guitares), Nicolas Charlier (batterie), Mathias Levy et Stéphanie Moraly (violons), Caroline Donin (alto), Patrick Langot (violoncelle)
Production : Le Birgit Ensemble et al.

 

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